L’industrie en mode séduction auprès des jeunes

Alors que le plan France 2030 vient de fêter ses trois ans, les acteurs institutionnels et privés souhaitent mettre en avant la jeunesse qui prendra bientôt le flambeau de la réindustrialisation. Des événements, tels que la Semaine de l’Industrie, sont organisés pour intéresser, faire naître des vocations et déceler les futurs talents.

Mardi 15 octobre, les trois ans de France 2030, plan national de relance industrielle, ont été fêtés au Pôle Formation Adour UIMM à Assat. Le choix du lieu n’est pas un hasard. « La question du recrutement se pose dans l’industrie », souligne Julien Charles, préfet des Pyrénées-Atlantiques. « On a besoin de personnes qui s’engagent. C’est un parti pris appuyé par France 2030. »

Car si 215 millions d’euros ont été investis sur une soixantaine de projets dans le département, soit la 2e plus grosse enveloppe de la Région, ces derniers doivent créer un attrait chez ceux qui feront l’industrie de demain. D’où la parole donnée aux jeunes. Devant une assemblée d’élus et d’acteurs locaux importants, des élèves de lycées généraux et professionnels du Béarn ont présenté des projets lauréats de France 2030 : Murterfeu sur des constructions en terre crue, Verdinum pour un numérique responsable, PhénoAsto travaillant sur les critères génétiques des ovins, M2i avec des phéromones pour limiter l’impact environnemental d’espèces vivantes, la bioraffinerie Nacre ou encore la fibre de carbone chez Toray. Un peu de stress, quelques hésitations, mais surtout des orateurs heureux.

Une image en plein changement

« Nous souhaitions un anniversaire différent avec une formule qui marque. Il faut penser à la relève », glisse la sous-préfète Joëlle Gras, Madame France 2030 dans le département. « Les entreprises ont été ravies d’ouvrir leurs portes, de montrer leurs savoir-faire à des personnes impliquées. C’était l’occasion de montrer que l’industrie, ce n’est plus Zola et Germinal ! »

Car même si le secteur est actif dans l’innovation et porteur de solutions dans la transition écologique, il souffre encore de clichés bien collés à la peau. « La chimie, ce sont les fioles Erlenmayer, les machines. Mais des salariés travaillent avec des ordinateurs », tempère Bertrand Leroux, directeur d’Arkema à Lacq.

Joëlle Gras enchaîne : « Il est en pleine mutation, notamment sur le terrain de la digitalisation. Il faut aussi déconstruire la pollution. Le Fordisme est terminé depuis longtemps. L’industrie s’associe avec la RSE, l’équilibre de vie, le bien-être. » En 30 ans, le secteur a baissé ses émissions de CO2 de 30 % et le cercle vertueux est loin d’être fini avec les futurs projets imaginés, voire déjà lancés.

Le travail, en cours, est encore long. Une étude d’Usine Nouvelle, citée par le président directeur général de Teréga Dominique Mockly, montre que plus de 50 % des Français n’envisagent pas de faire une carrière dans l’industrie. Pourtant, elle offre de belles perspectives. « Tout le monde peut y trouver sa place, avec la multitiude de métiers proposés », avance Bernard Plaza, président de l’Union de l’Industrie et des Métiers de la Métallurgie (UIMM). « Les salaires sont bien supérieurs, entre 13 et 15 % à la moyenne nationale. »

Des formations de qualité

Des chiffres et une réalité qui seront mis en avant lors de la 13e édition de la Semaine de l’Industrie – en réalité, le mois – du 4 novembre au 8 décembre dans les Pyrénées-Atlantiques et en Seignanx. Au programme : conférences, événements tels que le Salon Aéroadour le 13 novembre à l’aéroport Pau-Pyrénées pour rencontrer des professionnels de l’aéronautique, tables rondes, soirée Industri’elles au stade du Hameau pour mettre en valeur l’engagement des femmes dans l’industrie… Un large panel pour montrer l’avenir radieux du secteur.

« Nous allons pouvoir faire la promotion de nos métiers », se félicite Cyrille Poestch, directeur d’AECE Group. « Nous sommes portés par une grosse dynamique de croissance et nos besoins de recrutement sont réels.»

Faire découvrir les métiers, sans oublier les formations, porte d’entrée dans l’industrie. Cyrille Poestch cite en exemple les Certificats de Qualification Paritaire de la Métallurgie (CQPM), gérés par l’UIMM, pour les personnes en reconversion et met en valeur l’altenance, un « dispositif à protéger ».

France 2030 participe à renforcer les organismes de formation puisque Cami Aéro, centre imaginé à Bordes par Safran pour former 50 apprentis tourneurs-fraiseurs à chaque promotion, est lauréat du plan. Comme les trois sites du Pôle Formation Adour et de nombreuses entreprises, il ouvrira ses portes. « Depuis 2020, le nombre d’alternants a quasiment doublé sur le territoire, pour atteindre 7500 pesonnes. Nous continuerons à louer les vertus de l’industrie. Elle fait la fierté de notre département », conclut Joëlle Gras.

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