Des déchets plastiques venant d’industries locales transformés en pièces : c’est la raison de vivre Iparla, projet qui existe depuis 2023 au Pays basque. Une trentaine d’entreprises se sont déjà liées à Iparla.

En décembre 2023, Thibault Hourquebie recevait le prix French Tech Pays basque du concours des « Projets à impact pour le territoire » pour Iparla. Le délégué général de Pays basque Industries est parti d’un constat : le tri du plastique demande une précision, notamment sur les typologies. Pour une opération viable, les volumes de déchets doivent être grands, au moins une dizaine de tonnes d’un même plastique. Un défi impossible à relever pour une société unique. Seule solution : la mutualisation.

D’une idée utopique, est née une réalité. En un an et demi, le chemin parcouru est important. Sur la soixantaine d’entreprises qui composent l’association Pays basque Industries, la moitié a déjà rejoint le mouvement, de la petite start-up à la société intermédiaire. Sokoa, fabricant de sièges de bureau à Hendaye, fait partie du consortium. Thibault Hourquebie et ses équipes ont suivi un vrai plan de bataille. À commencer par une cartographie précise des plastiques industriels à recycler au Pays basque : 350 tonnes par an ont déjà été identifiées ! Cet outil a surtout permis de faire la liste des différents types de plastique, des plus faciles aux plus complexes à revaloriser.

Des appuis techniques

Les premiers tests sur la transformation de déchets plastiques en pièces industrielles ont accouché d’une belle réussite. Iparla a pu s’appuyer sur des installations techniques d’entreprises locales : le groupe AGEC, spécialisé en systèmes de gestion de déchets, et EBL Technologies ont apporté leur expertise dans le domaine.

Pour le moment, les déchets plastiques traités ont permis de réaliser une pièce pour les composteurs de jardin distribués localement et un support de poire pour chaise. Ces aides doivent permettre dans un futur proche de pouvoir valoriser en des pièces techniques plus importantes. Iparla espère pouvoir recycler plusieurs dizaines de tonnes de déchets par an et accueillir dans la boucle davantage d’entreprises car la décarbonation est un sujet important.

Le projet Iparla, qui a été remarqué sur le plan national, pourrait faire des petits frères sur d’autres territoires car aujourd’hui, seulement 23 % des plastiques industriels en France sont recyclés. L’objectif de 50 %, fixé par Bruxelles pour 2025, est loin d’être atteint. Et Iparla pourrait très vite devenir la solution idoine.