Depuis 2022 et le lancement de son plan de sauvegarde de son patrimoine, la Ville de Pau a réhabilité certains lieux historiques en logements. À l’heure de la zéro artificialisation nette, la rénovation est la bienvenue.

Construire est une bonne initiative. Réhabiliter l’est aussi. La Ville de Pau a emprunté ce chemin pour conserver un patrimoine immobilier de grande qualité. Depuis 2022, elle fait partie des 50 communes françaises dotées d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur de celui-ci. Le tout en l’incluant au coeur du projet urbain d’avenir, avec un zoom sur un meilleur cadre de vie : ilôts de fraîcheur, reverdissements, logements confortables.

Deux ans après, l’heure est au premier bilan. Il est très positif. Le maire François Bayrou a notamment visité la Villa Clermont et l’immeuble de la rue Marca rénovés. Le rachat de l’hôtel Continental, par la Compagnie Immobilière de Restauration, s’inscrit pleinement dans ce cadre. Il sera transformé en 51 appartements, allant du T1 au T5, et en un local à destination d’activités de services.

Sur la totalité des projets, 91 logements sont en cours de livraison et 67 ont déjà des permis de construire accordés. Avec une constance au-delà du confort : préserver les caractéristiques du patrimoine palois (escaliers, cheminées, parquets, gypseries…).

La fiscalité Malraux, levier important

L’offre immobilière s’enrichit, le secteur du BTP profite de cette dynamique et le patrimoine est restauré. Ces opérations, gagnantes à tous points de vue, sont notamment possibles grâce à une fiscalité Malraux avantageuse. Instaurée par la loi de finances de 1977, elle permet la restauration complète et la mise en valeur d’un immeuble historique en s’attachant à deux piliers : aider à l’amélioration de l’habitabilité des logements situés dans des quartiers anciens ; promouvoir le renouvellement des populations de ces quartiers en favorisant le développement d’un parc locatif diversifié.

Grâce à la reconnaissance officielle de son plan de sauvegarde et de mise en valeur, ce régime fiscal permet une réduction d’impôt de 30 % du montant des travaux de restauration (contre 22 % normalement), avec un plafond de 100 000 € de travaux par an, soit une réduction d’impôt de 30 000 maximum. Il est conditionné à l’engagement de restaurer l’ensemble de l’immeuble et de louer les logements nus à usage d’habitation principale pendant une durée minimale de 9 ans.

Un intérêt national

Un atout indéniable qui, couplé au cadre de vie offert par la région paloise, finit de convaincre les investisseurs immobiliers de toute la France à y réaliser des opérations. Surtout quand les villes majeures, également concernées par des plans de sauvegarde et de mise en valeur (Paris, Nancy, Strasbourg, Lille, Bordeaux, Bayonne…), offrent des prix de vente largement supérieurs à ceux de Pau.

Parmi les opérateurs séduits, on retrouve la Compagnie Immobilière de Restauration (CIR), Histoire et patrimoine, Nouveau siècle, Prestige invest ou encore PI Management. Ils travaillent notamment avec l’architecte des bâtiments de France pour déterminer les attentes sur la restauration immobilière et le programme de logement.

Du Hédas aux autres quartiers anciens de la ville, les logements ont rapidement trouvé preneur. La vacance faible permet d’enclencher de nouveaux projets : six devraient faire l’objet de demandes de permis de construire dans un futur proche. La sauvegarde du patrimoine est loin d’être terminée.