Face aux crises à la fois internationales (Ukraine) et nationales (inflation qui paupérise une partie de la population), le mouvement Habitat et Humanisme voit les demandes d’aides affluer. Le Président de l’antenne paloise Michel Javault définit les priorités à venir.
« Notre ADN, c’est prendre soin de l’autre. » Voici la définition du mouvement national Habitat et Humanisme qui existe depuis plus de 35 ans. Elle est donnée, d’entrée, par Michel Javault, Président de l’antenne de Pau depuis juin. Cet ADN prend tout son sens lorsque des réfugiés ukrainiens sont arrivés dans le Béarn. L’accueil urgence s’est alors mis en ordre de marche pour ouvrir le centre Sainte-Odile à Billère en avril 2022.
« En un week-end, une cinquantaine de bénévoles s’est mobilisée pour faire le ménage, installer les lits, financés par des partenaires, distribuer des kits de nettoyage. 4 500 nuitées permises, 40 réfugiés hébergés : c’est important ! »
Les missions d’Habitat et Humanisme ne s’arrêtent pas là : des toits doivent être trouvés pour les réfugiés et les personnes en fragilité temporaire ou permanente (psychique, physique, financière).
Un besoin en logements solidaires
Le mouvement, « force extraordinaire qui permet de faire avancer les projets » selon
le président, peut acheter des bâtiments par sa capacité financière, les réhabiliter pour mettre à disposition des logements avec des loyers de type sociaux.
Seul frein : le temps. « Pour monter un tel projet, il faut entre trois et quatre ans, explique Michel Javault. C’est là où notre besoin est important : compléter le dispositif d’hébergement par des propriétaires solidaires qui vont conventionner avec nous. »
Un propriétaire peut se rapprocher de l’Association. Un bail avec un loyer réduit est alors signé entre les deux parties. Des dispositifs de l’État permettent des défiscalisations. Humanisme et Habitat devient alors le loueur. Puis, une convention sera signée avec le résident qui sera identifié par le Conseil départemental ou la Préfecture.
Le président de l’antenne paloise précise : « On s’engage sur trois points : les loyers impayés, la vacance (garantie donnée) et les dégradations. »
D’ici 2025, 300 familles pourraient être aidées. Ce qui représente autant de logements. Et tout ce qui peut aller avec : organiser les déménagements, les états des lieux, un accompagnement personnel au quotidien.
Un besoin en mains actives
Sans oublier les bénévoles. Car ce sont eux les pièces indispensables du dispositif.
Or, les difficultés du monde associatif ne se sont pas arrangées avec la crise sanitaire.
Aujourd’hui, l’antenne de Pau compte entre 120 et 130 bénévoles, dont la moitié est réellement active. Le bouche-à-oreille et l’appui de plateformes (jeveuxaider.gouv) peuvent aider. Mais c’est insuffisant.
« Très clairement, si quelqu’un n’est pas prêt à s’investir au-delà d’une demi-journée par semaine, ce n’est pas la peine, répond Michel Javault. Avoir des bénévoles à temps plein et qui ont travaillé dans le social, c’est un vrai plus qualitatif. »
Le renouvellement des effectifs entre dans l’équation : des soucis personnels peuvent survenir dans la vie des bénévoles, l’accompagnement d’une famille pendant une période peut entraîner fatigue et pression.
Par conséquent, avoir plus de bénévoles permet de mieux gérer les différents cas et d’éviter la lassitude.
« C’est une mécanique d’ajustement pour avoir un bénévole content et qui peut potentiellement en parler autour de lui », explique le président de l’antenne paloise. Mais son naturel combatif revient au galop. « Tant qu’il y a des gens qui vont frapper à notre porte, essayons de les aider. En tout cas, je crois fort à ce qu’on peut faire ici. »
0 commentaires