L’intelligence artificielle : un défi teinté de révolution

Depuis plusieurs années, l’intelligence artificielle prend une place grandissante dans nos sociétés et notre quotidien. Elle fascine autant qu’elle interroge. Nicolas Girardin, Président de l’Association IA Pau, décortique le phénomène avec mesure.

Intelligence artificielle ou IA : un nom déjà entendu dans des conversations ou des reportages audiovisuels. Des termes qui suscitent toujours des réactions : tantôt vue comme la solution à tous les problèmes, tantôt mal considérée à cause des questions qu’elle soulève. Dans ce flot d’émotions parfois extrêmes, la vulgarisation est la meilleure arme. Nicolas Girardin et son Association IA Pau organisent des rencontres trimestrielles et des évènements, comme un festival en fin d’année et un Data Challenge, pour faire de la pédagogie autour de l’intelligence artificielle. « C’est un outil qui va permettre de générer des informations à partir de données qu’on va lui fournir », définit le Président de l’entité. « Un de ses aspects importants, c’est l’entraînement : le modèle va peu à peu se paramétrer et déduire des choses qu’il n’aurait pas déduit sur l’instant. ». L’intelligence artificielle peut être utilisée dans tous les domaines : sport (capteurs sur semelles, datas…), environnement, industrie, agriculture, santé.

L’humain en contrôle

Tout le monde est déjà touché de près ou de loin par l’IA. Le siècle dernier a connu des changements majeurs : le moteur, Internet, les téléphones portables. Nicolas Girardin la met au même niveau. « Elle attire les investisseurs, notamment aux États-Unis, car ils se disent que cela va être une révolution. Elle permet de générer des images, des vidéos, de traduire des discours… » Comme toute révolution, l’intelligence artificielle apporte son lot d’inquiétudes : être remplacé par la machine, perdre l’interaction humaine, mettre le doigt dans un engrenage et devenir dépendant, se substituer au travail intellectuel… Nicolas Girardin ne nie pas les changements au niveau de l’emploi : « dans certains métiers, on va pouvoir faire quasiment le même travail avec moins de personnes. Mais on réussira à trouver de nouvelles activités économiques. »

Car pour ce spécialiste, le rempart ultime reste l’humain. « Il doit être toujours en contrôle. C’est un outil qui est dans la main de l’homme. Il faut être lucide, critique quand on l’utilise : il ne faut pas absorber tout ce que l’IA vous apporte. Elle doit être un complément et non l’outil principal. »

Un enjeu mondial

Avec l’Association, Nicolas Girardin prône donc le pragmatisme et la mesure face à l’intelligence artificielle. Il ne promeut pas, il analyse avec un pas de recul. « On informe, on alerte sur les enjeux, on essaie de rassurer tout en étant mesuré avec la mise en avant des inconvénients. » Par exemple, des campagnes de désinformation, d’influence sur l’opinion publique peuvent faire basculer des élections. L’impact de l’IA attire les convoitises. Des acteurs économiques et institutionnels sont entrés dans une course au modèle technologique. Nicolas Girardin suit avec attention ces actions, non sans crainte. « Si seules une ou deux superpuissances avaient la capacité de mettre des modèles performants utilisés par la planète, elles pourraient décider de couper l’accès à certaines zones à l’instar du pétrole ou du gaz. Une dépendance s’installerait avec un possible impact fort sur l’économie. »

L’État français a mis en place des appels à projets pour développer des giga modèles et aide des entreprises à construire des systèmes ouverts. « Même si elles gagneront évidemment de l’argent, c’est un travail de recherche pour la collectivité. » Car l’IA est un défi et une révolution à ne pas rater.

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