Monhelios, les Pyrénées sublimées entre les lignes

Depuis plus de 20 ans, la maison d’édition paloise MonHélios, créée et gérée par Danièle Thomas, met en avant le territoire pyrénéen à travers ses publications.

Lorsque l’on entre dans la maison de Danièle Thomas, quelques secondes sont nécessaires pour comprendre sa passion. Les armoires sont pleinement remplies de livres, en mode Tetris. Car c’est sa vie depuis plus de 20 ans.

Avec la maison d’édition MonHélios, qu’elle a fondée seule. « Quand j’ai fait ma crise de la quarantaine, cela m’a paru une évidence de partir sur ce projet. »

Les Pyrénées ne pouvaient pas être bien loin. L’intellectuelle voue un amour viscéral à son territoire, né d’une histoire joliment narrée. « Je suis issue d’une famille béarnaise mais j’ai vécu ma jeunesse dans l’Est. Parfois, ma maman était triste car elle avait rêvé de Pau, d’aller se promener avec sa grand-mère sur le boulevard de Pyrénées. Quand on a pu rentrer dans sa patrie, à mes 18 ans, j’ai eu l’impression d’arriver chez moi alors que je ne connaissais pas Pau. Et ma maman n’a plus jamais rêvé de sa grand-mère… »

Aller au-delà des frontières

MonHélios et les Pyrénées sont devenues indissociables. Danièle Thomas, attachée à la transmission, y clame son amour pour ces montagnes grâce à son dévouement et à la plume d’auteurs aussi passionnés qu’elle.

« Je défends un territoire et je veux qu’il soit vu », clame-t-elle. « Le Béarn et les Pyrénées n’ont pas à être complexés. On vaut autant que les Alpes ! Nous faisons également la promotion du Piémont. Nous sommes une vitrine, un défenseur du territoire. »

Dès le début de l’aventure, Danièle Thomas a eu de l’ambition, sans prétention. Elle voulait sortir du microcosme local pour faire connaître sa région à un plus grand nombre. Atteignable à la condition de trouver un plus grand diffuseur. Comme le groupe Média Diffusion, qui s’occupait à la base des BD belges. « Ils ont une branche Tourisme et Patrimoine où j’apparais avec mes confrères bretons et normands. Ils sont le garant d’une pluralité éditoriale. Ma vie, ce sont eux qui me la donnent car, ainsi, les bouquins sont disponibles partout. »

Les deux parties sont en fait gagnantes. « MonHélios est une clé d’entrée pour Média. Je suis incontournable sur les Pyrénées. Et on a toujours besoin d’un plus petit que soi ! » Danièle Thomas voyage également pour faire connaître son territoire. Elle était notamment à la foire internationale du livre de Bruxelles où les visiteurs lui ont parlé de villes thermales comme Salies-de-Béarn.

Le respect de l’artiste

MonHélios se caractérise surtout par des valeurs chevillées au corps : les livres sont exclusivement imprimés en France, les droits d’auteur sont scrupuleusement respectés et l’édition se fait à compte d’éditeur. « C’est moi qui paye », explique Danièle Thomas.

« Mes auteurs ne participent absolument pas au financement. Et je ne demande que peu d’aides aux institutions, uniquement quand je ne peux pas assumer seule un gros livre. MonHélios est indépendante de caractère. »

L’éditrice a surtout un respect immense et une filiation avec ses auteurs. « On forme une grande famille : j’ai besoin d’eux, ils ont besoin de moi. L’auteur est un créateur : sans lui, je ne suis rien. Je les implique donc dans mon travail quotidien, on échange. Même s’ils viennent de partout en France ou même de Porto Rico, nous parlons la même langue. » Admirative, Danièle Thomas aimerait les pousser vers d’autres sphères. « Ils méritent d’être vus et lus car ils ont une qualité autre.

MonHélios n’est pas fait pour ça et je serais très heureuse de les voir grandir ailleurs. »

Les auteurs, eux, continuent à défendre leurs livres et à s’impliquer : par exemple, ils ont eu l’idée de fêter les 20 ans de la maison d’édition lors d’événements à Accous et Argelès-Gazost qui ont rencontré un réel succès.

MonHélios, qui publie une douzaine de livres par an, se porte bien. Les chiffres sont en progression. Danièle Thomas a su créer un bel outil qu’elle aimerait transmettre un jour.

« Je n’ai jamais voulu me développer. Mais si un potentiel successeur le souhaite, c’est possible. Et je pourrais lui montrer le chemin à suivre. »

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