Le président de l’Agglo François Bayrou a annoncé deux bonnes nouvelles pour l’aéroport de Pau : des négociations pour une obligation de service public (OSP) partagée avec l’aéroport de Tarbes- Lourdes à partir de juin 2026 et le maintien de la ligne directe vers Orly jusqu’à cette date.
Il existe des revirements de situation inattendus qui redonnent le sourire aux acteurs économiques locaux : alors que la liaison vers Orly, assurée par Transavia, filiale d’Air France, devait s’arrêter à partir du 27 octobre, François Bayrou a agréablement surpris tout le monde avec l’annonce de deux « orientations » : la préférence de l’Etat pour une obligation de service public (OSP) partagée avec l’aéroport de Tarbes-Lourdes après juin 2026, quand l’actuelle sera terminée, et le maintien de la ligne Pau-Orly jusqu’à cette échéance.
« Le combat paraissait perdu mais je pars du principe qu’aucune bataille n’est finie d’avance », glisse le président de l’Agglo avec le sourire. « Orly est notre porte d’entrée vers la capitale, grâce à deux lignes de métro qui permettent de rejoindre le centre de Paris en 20 minutes. Des négociations sont en cours entre le gouvernement et Air France. Elles ne sont pas achevées mais en bonne voie. » La ligne sera gérée par le groupe ou une autre compagnie aérienne, via une contractualisation.
Intervention au sommet
« C’est important que l’Etat s’engage sur cette question », se félicite Nicolas Patriarche, président du syndicat mixte de l’aéroport Pau-Pyrénées. « L’arrêt de cette ligne aurait envoyé un signal catastrophique. » Si pour Didier Laporte, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) Pau Béarn, « un jour nouveau commence », cette grande annonce a été possible grâce à l’acharnement de François Bayrou. « Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Il a mené le dossier seul. »
Le maire de Pau a usé de tous les leviers pour changer cette situation, notamment sa relation de confiance avec le Premier ministre Michel Barnier. « Je l’ai rencontré le jour de sa nomination, c’était son premier rendez-vous. Puis, j’ai de nouveau abordé le sujet lors d’un déjeuner la semaine passée. » Des discussions qui ont abouti à l’envoi de lettres confirmant l’engagement du chef du gouvernement sur les deux orientations choisies.
Avancer ensemble
Le chantier pour la mise en place de l’OSP partagée a déjà été lancé. Elle prendrait forme dans une structure d’aéroport à deux pistes, avec des navettes pour les relier, et une vraie harmonisation des horaires afin que chacun trouve son avantage. « Je n’ai jamais considéré qu’il devait y avoir une concurrence entre les deux aéroports. On a besoin des deux ! », affirme François Bayrou. « L’urgence fait bouger les choses : on a fini par tous comprendre qu’on ne pouvait pas se développer au détriment de l’autre. Carole Delga, présidente de la région Occitanie, est très favorable à un rapprochement. »
Un comité technique de pilotage entre élus est en train d’être constitué. Les syndicats des aéroports Pau-Pyrénées et Tarbes-Lourdes vont voter des crédits pour lancer différentes études vers la rédaction d’un cahier des charges. De bonne augure pour les acteurs économiques. « Quand on discute avec des entreprises pour qu’elles s’installent sur le territoire, la problématique des lignes aériennes est une perte de chance », appuie le président de l’Agglo.
Didier Laporte enchaîne : « Nous avons le double de ressortissants et de salariés que les Hautes-Pyrénées. Donc la situation était incompréhensible. » Elle prend finalement le chemin du bon sens. Nicolas Patriarche pense même à des liaisons directes avec des hubs européens comme Lyon. L’horizon se dégage pour l’aéroport Pau-Pyrénées et le risque d’enclavement économique se dissipe.
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