À la tête d’akt. depuis 2022, Jérôme Portes-Narrieu accompagne des dirigeants selon une méthode qui peut se résumer ainsi : le faire progresser pour que sa société se développe. 90 chefs d’entreprise ont adopté cet accompagnement dirigé et pragmatique.
Deux heures, toutes les semaine : akt., c’est une méthode et une exigence» résume Jérôme Portes-Narrieu. Coaching, mentoring, le dirigeant d’akt. n’est pas très fan de ces mots tout en ajoutant que « la pure définition du coaching, c’est la capacité à accompagner le dirigeant vers son objectif : chacun a un plafond de verre, il faut transmettre les clés pour le briser. En bref, on fait évoluer le dirigeant pour que sa société se porte mieux ». Optimisation financière, stratégie, management, RH, finances, marketing, organisation juridique, communication, tous les sujets – dans tous les secteurs d’activités – sont abordés par les sept consultants. Le premier rendez-vous se déroule en entreprise, puis chez akt. dans des locaux volontairement apparentés à une maison plutôt qu’à des bureaux classiques. Un pas de côté assumé. « La confidentialité, la convivialité, un bon café oui, pas de cravate, pas de formalisme, mais le téléphone retourné, toujours ! » L’idée est d’être décentré de l’entreprise pour travailler dessus. « On noue des liens, mais il n’y a pas de contrat. On crée de la valeur ajoutée à chaque séquence. On n’est pas dans le développement personnel, le coaching individuel des dirigeants a pour visée de rendre l’entreprise plus performante. » Mieux se connaître pour anticiper et être performant. Dans le monde parfois ouaté du coaching, le mot ne fait pas peur à Jérôme Portes-Narrieu, mieux il le revendique. « La performance du dirigeant, c’est la promesse d’une entreprise qui se développe. » Pour cela, akt. déroule sa méthode. « Il faut que le dirigeant se projette à trois ans. Avec sa cartographie, on définit le cap, l’orientation et le chemin. On l’aide en le challengeant régulièrement à atteindre ses objectifs. » La volonté du dirigeant doit être présupposée, les entretiens infirmés par des études chiffrées sur son entreprise et les tests de personnalités acceptés. « Je veux sentir une vraie volonté de changer. On intervient à un moment où le dirigeant souhaite passer un cap. En travaillant sur lui, il se développe et développe sa société. »
« Être une solution, jamais une contrainte »
Se développer, c’est bien la courbe suivie par akt. : trois lettres qui signifient « action, mais aussi mouvement en suédois et qui font le parallèle avec l’anglais to act, agir » précise Jérôme Portes-Narrieu. L’entreprise a été créée en 2017, à l’initiative de Dimitri Condret, expert-comptable, « un homme visionnaire qui a compris la demande de compétences des chefs d’entreprise ». C’est sur ce besoin qu’il lance sa société de conseil en stratégie et développement. À cette époque, Jérôme Portes- Narrieu a déjà un CV armé – classe prépa HEC, ESC Pau, détour par l’étranger, la Suède et New-York. Le Béarnais commence sa carrière dans la banque au CIC, se retrouve très vite sur la gestion des grands comptes. À 24 ans, il est déjà directeur d’agence, à 37, il dirige la succursale du CIC à Pau-Clemenceau. Le challenge le titille. « J’avais accompli des choses, j’ai eu le sentiment à un moment donné que je voulais transmettre le leadership et la technicité. » Il intègre le cabinet akt., le rachète six mois plus tard avec Thierry Trouyet. Il construit sa méthode et son équipe, quatorze personnes aujourd’hui, dont sept mentors, « des experts consultants aux parcours solides qui ont chacun une spécialité ». Il développe les compétences et l’entreprise. Résultat, 1,3 million de CA. « Il y avait 25 dirigeants suivis en 2022, je pensais qu’on arriverait à 40, on est à près de 90 trois ans plus tard. »
Trouver le point d’équilibre
« Le conseil est une évidence pour moi, je me suis emparé du sujet avec passion. J’adore ce métier. J’aime le contact, la relation humaine, les liens qui se créent. Et il y a cette idée d’accompagner le territoire, le Béarn aujourd’hui, peut-être Tarbes ou la Côte basque demain » enchaîne le très ancré Jérôme Portes-Narrieu qui avoue une prédilection pour les sujets de transmission familiale dans l’entreprise, « un thème qui me passionne », de rachat ou de cession d’entreprise. Il confesse une acuité sur la finance, « ayant été banquier, je sais lire un bilan et faire des prospectives » et une vigilance particulière sur l’évolution des métiers au regard de la technologie. La question de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle est une autre de ses marottes. « Sur ce sujet, la génération Z – celle des vingtenaires qui arrivent dans les entreprises – nous bouscule et nous pousse à réfléchir. Il faut les comprendre pour les intégrer, trouver les mots. » Ses mots à lui et son débit cadencé traduisent une appétence pour apprendre, avancer, comprendre. « Avec un dirigeant clair, cohérent, qui sait où il veut aller, on peut construire. Parfois, il ne s’agit même pas de se développer ou de gagner plus, mais de faire mieux. » C’est vendredi après-midi. Les enfants appellent sur le portable du chef d’entreprise qui est leur papa. Les derniers collaborateurs sont partis. S’organiser, décrocher, respecter le temps personnel. Pas un vain mot. Performer en coaching, c’est surtout trouver le point d’équilibre.
Nathalie Faure



















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