Alexis Gras est la 3e génération à la tête de Mécamob, entreprise de Coarraze spécialisée dans la chaudronnerie, la métallerie et le thermolaquage. Des compétences élargies qui, couplées à la philosophie du sur-mesure, séduisent les grands noms de l’aéronautique et des sociétés de tous secteurs d’activités.
Des armoires pour ranger les pièces lors de vérification d’avions, des bâtis de transport mécano-soudés, des passerelles pour le groupe Total ou encore le thermolaquage de la façade métallique de la Ciutat à Pau… Ces productions variées sont l’oeuvre d’une seule et même société : Mécamob, basée sur la plaine de Nay. De la conception 3D à la chaudronnerie, au thermolaquage jusqu’à la pose chez le client, elle s’est imposée comme un partenaire pour tous les secteurs d’activité avec une production autonome.
« Nous sommes à la fois capables de travailler avec des particuliers, des professionnels de l’énergie, le BTP dont les architectes et même les grands noms de l’industrie », liste son directeur Alexis Gras, qui représente la 3e génération.
Derrière Mécamob, se cache la famille Gras. François, le grand-père, a créé la société en 1972. Pierre, le père, l’a intégrée dans les années 80. Alexis, le fils, les a rejoints en 2008 après un BEP technicien d’usinage sur Bordes et un Bac Pro sur Tarbes, le temps de découvrir autre chose.
La bascule du thermolaquage
« Après la formation, je m’aperçois que je vais m’ennuyer. Rester planté devant une machine, cela ne m’intéresse pas. Puis, j’ai grandi dans cette entreprise, j’y passais mes vacances scolaires. À 17-18 ans, je vivais chez mes parents. J’entendais mon père me faire part de certaines problématiques. J’ai senti que c’était le moment. »
Le jeune Alexis débarque au service thermolaquage qui est, à ce moment-là, une toute petite installation gérée par une seule personne. Pas d’histoire de cadence ou de rythme de production. Finalement, la peinture en poudre va devenir un levier de croissance pour Mécamob qui, aujourd’hui, utilise ce savoir-faire sur la quasi-intégralité de sa production comme sur des pièces spéciales de conduite d’eau réalisées par BlueTech Distribution à Bénéjacq.
« Nous avons su optimiser, améliorer les process et investir dans des nouveaux équipements », explique-t-il en en montrant un salarié en pleine opération de thermolaquage. Ce service a participé à l’augmentation des effectifs de 9 à 25 personnes et au flirt des 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Alexis Gras a réussi à conserver une identité familiale et mettre en place une organisation claire et fiable, ce qui lui permet de se consacrer pleinement à la gestion de Mécamob en collaboration avec son assistante comptable.
Le sur-mesure, marque de fabrique
« J’ai progressivement structuré la boîte avec des postes clés comme responsable de production ou dessinateur pour apporter un package beaucoup plus complet à nos clients et pouvoir assurer leur satisfaction. Chaque chargé d’affaires a son secteur d’activité. Le responsable de production chapeaute tout. Les chefs d’ateliers sont en support pour orchestrer des techniciens qualifiés et passionnés. »
L’organisation pyramidale est nécessaire car l’entreprise ne possède pas de catalogue. Toutes les pièces sont réalisées sur-mesure. Une philosophie, stressante, mais qui colle à son envie de challenge. « Je n’ai aucun contrat signé avec des entreprises, ni aucun prévisionnel d’une année à l’autre », prévient Alexis Gras.
Dans le monde du sur-mesure, les différents services de Mécamob sont en alerte. Lorsqu’un client arrive avec une demande, tout part du bureau d’études, composé de deux personnes, pour étudier, modéliser. Même si le chef d’entreprise pondère : « nous avons des clients qui envoient leur fabrication où l’étude est déjà faite, notamment dans l’aéronautique. » Ce secteur lui offre la possibilité de faire des petites et moyennes séries.
Un projet pour doubler le chiffre d’affaires
Une confiance des clients, mais une responsabilité dans la qualité du produit fini et des processus. Mécamob est sensible à ce sujet, entre des matières premières provenant des fournisseurs locaux et la méthode japonaise 5S qui permet d’optimiser la chaîne de production et le poste de travail. L’entreprise a décroché deux certificats, dont le MASE, sur ces problématiques.
« Aujourd’hui, la RSE, on en fait sans savoir. Je souhaitais surtout un état des lieux. On consomme énormément local, on ne fait pas n’importe quoi avec nos process. Chaque chose est à sa place. Cela nous a permis de voir qu’on faisait les choses correctement. »
Ces bases solides amènent désormais l’envie de frapper fort. Alexis Gras travaille depuis près de deux ans sur un grand projet sur lequel il préfère rester discret pour le moment mais qui pourrait, selon lui, « changer l’entreprise de dimension où il faudra renforcer les équipes et investir dans du matériel plus performant ».
François, le grand-père fondateur qui a aujourd’hui 92 ans, et Pierre, le père, suivent ces évolutions de près. Ils passent parfois dans les locaux saluer les équipes et voir la croissance de la société. Parce que Mécamob reste avant tout une histoire de famille.
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