Dans le paysage culturel palois, le Méliès est un OVNI depuis 1990. Ce cinéma d’art et d’essai, qui a atteint les 128 000 billets en 2024, est toujours en quête du pas de côté pour attirer tous les publics.
Les faits marquants
35 ans d’existence pour le cinéma Le Mélies, labellisé d’art et d’essai et installé dans le complexe du Foirail.
128000 spectateurs accueillis au Méliès en 2024
« Nous devons essayer de trouver un nouveau public, d’amener des gens qui ne viendraient pas dans un cinéma d’art et d’essai ! » Xavier Le Falher, directeur de la programmation au Méliès
Un cinéma d’art et d’essai dans une ville moyenne comme Pau au début des années 1990 : l’idée avait de quoi être farfelue. 35 ans plus tard, le Méliès est debout, vivant une seconde jeunesse dans la nouvelle salle du Foirail et ayant attiré 128 000 spectateurs en 2024 !
« Nous avons boosté les entrées grâce à la visibilité du lieu. Avant, nous étions presque cachés. Là, des gens circulent toute la journée. Puis, l’environnement est bien plus agréable. On peut organiser des animations : des DJ sets, des ateliers avec des enfants, des soirées à thème pour amener du public », se réjouit Xavier Le Falher, directeur de la programmation.
Un mélange des genres
Ce succès de fréquentation, il le travaille avec le directeur Philippe Coquillaud-Coudreau et toutes les équipes. Un job quotidien pour façonner l’image du Méliès et enlever des faux-semblants liés au label d’art et d’essai : élitiste, bobo, intellectuel de gauche. Alors que le cinéma palois véhicule surtout l’amour du 7e art à travers divers prismes, même les succès.
« Nous avons été capables de passer Emilia Pérez de Jacques Audiard, Oppenheimer ou encore Le Comte de Monte-Cristo. The Substance a eu un énorme succès ici. Nous avons besoin de ces films. Nous sommes pour passer des films un peu plus populaires. Mais les distributeurs refusent parfois car nous ne sommes pas des assez grandes salles. » Pour autant, Le Méliès n’oublie pas son statut de cinéma d’art et d’essai : faire découvrir des films méconnus, plus rares qui peuvent devenir de jolies surprises. Xavier Le Falher prend en exemple récent le film belge Aimer Perdre où le bouche-à-oreille a très bien fonctionné. Le programmateur, toujours en contact avec d’autres cinémas d’art et d’essai en France, est à la recherche constante de nouvelles oeuvres.
Rajeunir le public
« Il y en a 20 à 25 qui sortent par semaine donc une veille s’installe. Je me suis aussi rendu dans un festival du film musical à Barcelone avec des oeuvres jamais diffusées en France. Nous en avons 7-8 où nous avons fait les sous-titres pour les passer au Méliès. Nous allons chercher la nouveauté », revendique Xavier Le Falher qui fait attention à laisser plus longtemps des films qui marchent à l’affiche du Méliès.
Le lieu pense déjà à l’avenir. Son public, plutôt âgé, a besoin d’être rajeuni. La jeune génération doit venir. Le Centre National du Cinéma, par des subventions, accompagne des projets 15-25 ans. « Cela peut être autour du manga, de la science-fiction. Nous devons essayer de trouver un nouveau public, d’amener des gens qui ne viendraient pas dans un cinéma d’art et d’essai ! ». Et pourquoi pas un jour atteindre la barre symbolique des 150 000 spectateurs.
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