Le Préfet des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Marie Girier, a lancé le 13 mai un Comité départemental de veille et d’appui aux entreprises. Il permettra d’agir rapidement, tant pour repérer les sociétés en difficulté que celles à fort potentiel de développement.
Si les Pyrénées-Atlantiques se portent plutôt bien par rapport au reste de la France, avec un taux de chômage de 2 points en dessous de la moyenne nationale, il n’empêche que les défaillances de sociétés s’accélèrent : +28 % sur les 12 derniers mois en Béarn et au Pays basque. « Cela concerne souvent des TPE, des sociétés avec des effectifs entre 1 et 9 salariés », précise Frédéric Cabarrou, directeur départemental de la Banque de France.
Face à cette situation, le Préfet a décidé d’agir. « L’idée est d’adapter nos travaux aux besoins du moment. On doit aller plus loin dans l’action. Parce qu’on ne peut rien faire seul et qu’il vaut mieux prévenir que guérir », indiquet- il en préambule. Le but de ce comité ? « Identifier les sociétés qui connaissent les premiers signaux de difficulté, coordonner les réponses en matière de financement ou d’accompagnement stratégique et enfin animer une veille pour identifier les pépites locales, notamment les PME et autres start-up spécialisées par exemple dans l’IA et qui peuvent intéresser l’industrie de la Défense », détaille Jean-Marie Girier.
Banquiers, experts-comptables, Présidents de branches professionnelles, chefs d’entreprise… tous les acteurs étaient mobilisés pour le lancement. Avec un réel pragmatisme et un discours de vérité. Comme celui tenu lors de la table ronde autour des difficultés de trésorerie. « Une entreprise peut mourir d’une crise de trésorerie », rappelle Laurent Delaunay pour la Fédération des banques Béarn et Soule. « Établir un budget, ne pas piloter à vue et contacter son expert-comptable dès le moindre problème », souligne Arnaud Prince pour les experts-comptables. Et pour ceux qui ont davantage de difficultés, « il faut démystifier la notion de tribunal de commerce. Notre rôle est d’apporter un accueil chaleureux », avance Philippe Pedeutour, président du tribunal de commerce. Quant à François Legrand, mandataire judiciaire, il rappelait « les procédures amiables et confidentielles qui permettent d’installer un protocole d’accord pour restructurer la dette, bien avant le plan de sauvegarde ou le redressement ».
Des solutions appuyées par Jean- François Odru, directeur départemental de la DGFIP. « Les dettes fiscales peuvent empêcher d’aller de l’avant. Nous regardons au cas par cas comment les étaler ». Et les membres du comité de rappeler que des solutions idoines existent sur les dettes sociales ou les échéances de prêts bancaires qui peuvent être gelées si le problème est pris à temps par le dirigeant. En pratique, une cellule d’information mobile sera chargée d’assurer une remontée fine des besoins, en lien avec les intercommunalités. Les chefs d’entreprise l’auront compris, tous les acteurs du 64 sont mobilisés. Bien utile dans la situation économique tendue du moment.
Photo : De d. À g. : Joëlle Gras (sous-préfète), Ph.Pedeutour (Tribunal de Commerce), A.Prince (Ordre des Experts-comptables), L.Delaunay (Fédération des banques), F.Legrand (mandataire judiciaire), G.Hourcadet et S.Plumart (dirigeants).
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