Concert’O, le club mécène de l’Orchestre Pau Pays de Béarn, rapproche depuis 20 ans les entreprises et la musique avec un objectif assumé : aider les sociétés dans leur développement à travers une offre culturelle unique et originale.
Et si la musique et la culture d’entreprise devenaient des partenaires solides, qui s’apportent mutuellement ? À cette question, Concert’O répond par un grand oui. Le club mécène de l’Orchestre Pau Pays de Béarn, regroupant entre 60 et 70 sociétés qui vont de la TPE au grand groupe, défend cette vision claire. Portée notamment par celui qui l’a imaginé en 2005, le directeur musical de l’OPPB, Fayçal Karoui, reconnu dans le monde entier.
« Il fallait qu’on intègre absolument toutes les strates de la population. Les entreprises font évidemment partie du paysage. Par l’art, on peut leur permettre d’améliorer leur écosystème, leurs ressources humaines. Chacune a ses souhaits pour les salariés, pour les prospects… On a suffisamment de formules pour les combler. »
Les propositions peuvent aller de la place de concert à l’événement privé, directement chez une société avec un orchestre réduit. L’OPPB réfléchit même à mettre en place des répétitions ouvertes pour vivre un moment exclusif. En attendant, un voyage est prévu à Milan : une trentaine de chefs d’entreprise partent en Italie pour voir une représentation de Fayçal Karoui à la Scala.
Une proximité, propice au business
« C’est la fierté locale qui se révèle aux yeux de tous. On n’est plus dans l’initiative sympathique d’un petit orchestre de province. On est dans une catégorie où le directeur musical dirige dans les plus grandes maisons du monde. Le club Concert’O a également cette vocation de faire rayonner la ville ailleurs », explique le directeur général Frédéric Morando.
Si devenir sponsor d’un club sportif est un chemin tout tracé pour les chefs d’entreprises, l’art a désormais pris cet itinéraire. Il offre des conditions similaires à un match : du spectacle, des émotions et l’occasion de rencontrer d’autres acteurs économiques locaux dans un cadre moins formel.
« Toutes les professions générales sont représentées chez Concert’O. Nous créons une émulation, de l’interaction. Nous assumons que les concerts peuvent être des moments de rencontre où du business se fait. Un territoire qui marche est un territoire où les entreprises fonctionnent », assure Frédéric Morando.
Entre 120 000 et 150 000 euros
Dans ses statuts décidés en 2020, l’OPPB a acté cinq piliers, dont la participation active à l’attractivité et au rayonnement du territoire. Il est le seul établissement à l’avoir fait en France. La volonté d’être un acteur dans cette quête. « Je crois beaucoup à notre place modeste mais déterminée sur le fait que davantage de culture amène une ouverture aux autres et une croissance de l’économie. Ce territoire a de l’avenir par ces convergences, y compris économiques », expose le président de Concert’O, Robert Chevalère.
Dans le mécénat, le club et l’OPPB trouvent une raison de vivre. Il apporte une manne financière intéressante pour mener des projets auprès des entreprises, des écoles, pour acheter des instruments. « Cela représente entre 120 000 et 150 000 euros par an, sur un budget de 3 millions. Si vous voyez le mécénat des grands orchestres en France, nous sommes entre 1, 2, parfois 3 % du budget. Ici, on s’approche des 10 %. C’est exemplaire », se félicite Frédéric Morando.
Opération gagnant-gagnant
Des résultats excellents, dans le contexte contraint du financement public tel que nous le connaissons, qu’il convient de renforcer. Pour atteindre les objectifs d’une centaine d’entreprises mécènes pour 200 000 euros, Concert’O a pris le parti de ne pas être un simple destinataire de don. Car les études le montrent : lorsque des entreprises ont besoin de recruter à haut niveau, l’offre culturelle du territoire fait partie des premiers critères observés par les nouveaux arrivants. Par le mécénat, le club veut être un vrai partenaire pour l’écosystème béarnais.
« Le mécénat n’est pas qu’un supplément financier. Nous ne sommes plus dans ce que les Anglais appellent charities », explique Béatrice Trouilhet, chargée de mission pour le club. « La démarche est d’aller voir un chef d’entreprise en lui demandant comment on peut être utile pour attirer des cadres lorsqu’il recrute, pour aider dans leur politique RH. L’échange n’est plus unilatéral. C’est une convergence d’intérêts, essentielle dans le mécénat aujourd’hui. »
Aujourd’hui, l’OPPB est un outil qui a trouvé sa place sur le territoire béarnais. Mais il rayonne sur tout le Sud- Aquitaine, de Bayonne à Mont-de-Marsan. Concert’O, par son lien avec les entreprises, participe à cette dynamique. « Ce projet nous anime ! », disent-ils d’une seule et même voix.
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