pixel

Le développement de l’intelligence artificielle cadré par l’Union Européenne

L’Union européenne se dote d’une réglementation visant à promouvoir le développement de l’intelligence artificielle tout en assurant la protection des citoyens.

Le règlement européen sur l’intelligence artificielle (AI Act) a été adopté juin 2024.

À l’instar du règlement général sur la protection des données (RGPD), l’AI Act crée un cadre juridique aux services utilisant l’intelligence artificielle (AI) avec l’ambition de promouvoir le développement de cette technologie tout en assurant la protection des citoyens (santé, sécurité, droits fondamentaux…).

Il concerne les entreprises qui développent et commercialisent des produits ou services comprenant des composantes d’intelligence artificielle, du moteur de recherche aux systèmes de prise de décision.

Il concerne aussi les utilisateurs à titre professionnel des systèmes d’intelligence artificielle (« déployeurs » de systèmes d’IA).

Systèmes au risque inacceptable

Le régime juridique applicable aux systèmes d’IA dépend du niveau de risque. Les systèmes qui présentent un risque inacceptable sont interdits. Il s’agit des systèmes portant atteinte aux droits fondamentaux, à la démocratie ou à l’État de droit.

Ces systèmes permettent de manipuler ou d’influencer le comportement des utilisateurs. Il s’agit notamment des systèmes de notation sociale gérés par les gouvernements, des systèmes d’identification biométrique ou de reconnaissance faciale en temps réel et à distance dans l’espace public (sauf autorisation judiciaire pour prévenir une atteinte à la vie des personnes, une menace d’attentat, la poursuite des suspects, la recherche de personnes disparues…).

Systèmes à haut risque

Le règlement définit un ensemble de systèmes présentant un haut risque en matière de sécurité et d’atteinte aux droits fondamentaux.

Sont ainsi visés, les systèmes d’identification biométrique ou de catégorisation des personnes, les systèmes permettant de contrôler l’accèsà certains services ou droits en matière d’éducation, d’emploi, de crédit, d’aides sociales, d’immigration… Sont ainsi considérés à haut risque les systèmes d’analyse des CV permettant de classer les candidats à l’emploi, la notation des examens, l’orientation des parcours professionnels. Sont également concernés les systèmes aidant les autorités judiciaires dans l’analyse des faits et de la loi applicable ou la recherche de décisions de justice.

Une deuxième catégorie concerne les systèmes déployés sur les infrastructures critiques (transports par exemple) ou pour certains produits soumis à des exigences européennes de sécurité (jouets, ascenseurs, etc.). Ces systèmes d’IA doivent satisfaire à des obligations strictes pour pouvoir être mis sur le marché :
– Gestion des risques (identification, évaluation, prévention)
– Haut niveau de robustesse, de précision et de sécurité (cybersécurité notamment) ;
– Gestion des données alimentant et entraînant le système permettant d’assurer leur qualité et leur pertinence et de réduire les erreurs et les résultats discriminatoires ;
– Traçabilité des événements et des résultats ;
– Documentation technique fournissant les informations permettant aux autorités de contrôler le respect des obligations ;
– Information aux déployeurs permettant la transparence du fonctionnement du système ;
– Mesures permettant un contrôle humain pour réduire les risques.

Système à risque faible

Les autres systèmes ne présentant pas de risque important ne sont soumis qu’à des obligations de transparence.

Il s’agit des systèmes qui permettent le dialogue en langage naturel (chatbots, ChatGPT, Gemini…) ou permettent d’obtenir des textes, images ou vidéos (IA générative, deepfakes). Les fournisseurs doivent s’assurer que l’utilisateur est conscient d’interagir avec une intelligence artificielle. Ils doivent garantir le respect des droits d’auteur, notamment en identifiant, dans un format lisible par machine, les résultats comme étant issus de l’intelligence artificielle. Ils doivent enfin mettre à disposition une documentation plus ou moins détaillée selon qu’il s’agit ou non d’un modèle open source.

Entrée en vigueur

L’AI Act est entré en vigueur le 2 août 2024 mais son application est échelonnée jusqu’en 2027.

L’interdiction des systèmes à risque inacceptable s’applique à compter du 2 février 2025 et les règles applicables aux systèmes à haut risque à compter du 2 août 2027. Les règles applicables aux modèles d’intelligence artificielle à usage général s’appliqueront à compter du 2 août 2025 Toutes les dispositions s’appliqueront aux États membres de l’Union européenne à compter du 2 août 2027.

Référence : Règlement UE 2024/1689 du 13 juin 2024

Partager :

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Actualités

Objectif 900 logements pour la Vallée d’Ossau

La communauté de communes de la Vallée d'Ossau prépare déjà l'avenir avec son projet d'aménagement de territoire Ossau 2040. Si l'offre de services est d'un niveau supérieur pour une collectivité de 10 000 habitants (lieux culturels, santé, éducation…), le parc...

CAPGEN, le photovoltaïque en fer de lance

Agriculteurs, entreprises, collectivités… nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’opportunité d’installer une centrale photovoltaïque sur leurs bâtiments. Et qui découvrent face à eux un véritable maquis réglementaire et administratif. « Depuis 15 ans, Capgen,...

Une association pour aider les familles en deuil

Véronique et Éric Beck sont combatifs. Alors qu'ils ont dû faire face au décès brutal de leur fils Lilian, le couple a fondé Dernière demeure pour apporter une aide financière partielle aux familles qui n'ont pas les moyens d'organiser les obsèques d'un enfant ou d'un...

Le centre-ville de Pau retrouve une dynamique commerciale positive

L’association Pau Commerces a réatteint la barre des 250 adhérents pour ses 20 ans. Pour son président Alexandre Zimmermann et un de ses membres Serge Gallazini, ce chiffre est surtout la preuve d'un cercle vertueux pour le commerce au centre-ville de Pau. La barre...

Publier
une annonce

S’abonner

Hebdomadaire habilité à publier les annonces légales pour le Département des Pyrénées-Atlantiques, le Béarn et le Pays Basque.

  Du lundi au vendredi :
9h-12h30 / 13h30-17h30

10 rue de Foix – 64000 PAU

  [email protected]

  05 59 27 37 03