Avec la Friche, dont l’ouverture est prévue en fin d’année, Oloron se dote d’un petit Darwin où se mêlent lieu de vie et espaces de travail. La gouvernance y est originale : partagée entre des citoyens, des élus et des acteurs du territoire.
D’ici la fin de l’année, les Oloronais prendront possession de la Friche. Le lieu de 1 700 m2, qui a anciennement abrité un garage et un magasin de meubles, est en train d’être totalement réhabilité. Il accueillera notamment un jardin japonais, des restaurants, des ateliers, des salles de réunion et les locaux de Radio Oloron.
« C’est l’aboutissement de cinq années de réflexion intense », se réjouit Bernard Uthurry, maire de la commune. « L’idée était de créer un trait d’union, un carrefour dans une ville qui est singulièrement typée par ses quartiers et l’enjambement des deux Gaves. C’est ce que recherchent les Oloronais. »
Une gouvernance à plusieurs têtes
Désormais, l’heure est à la constitution d’une assemblée générale de l’association pour gouverner le lieu.
Si Marien Chazette, qui a notamment travaillé dans des lieux similaires comme Darwin à Bordeaux, sera l’animateur de la Friche, la gestion doit être collective. Le choix a été fait d’une gouvernance avec plusieurs collèges : jeunes, citoyens, occupants du lieu, acteurs du territoire, élus.
« Nous avons souhaité cette organisation pour s’obliger à avoir tout le temps la représentation de toutes les couches de la société. Il faut qu’on soit tous le garant de la continuité de cette concertation citoyenne », justifie Marie-Lyse Bistué, première adjointe en charge de la démocratie participative.
Les équipes ont été convaincues et encouragées sur ce choix en prenant contact avec des lieux aux organisations semblables comme le 107 et l’Académie du climat à Paris. Deux assemblées générales devraient avoir lieu chaque année.
« Cela permettra aux adhérents d’émettre des conseils, des avis, des questionnements. C’est note engagement depuis le départ du projet. Nous restons persuadés que quand les idées viennent de la base des citoyens, ils se l’approprient davantage et on tape juste. Nous nous adaptons à leurs besoins », poursuit la première adjointe qui souligne une gouvernance future à parité respectée.
Formation et gastronomie
Car les propriétés de la Friche sont issues des volontés des citoyens. Aux balbutiements du projet, plus de 1 000 personnes avaient répondu à un questionnaire.
Parmi les voeux, la restauration. Exaucé avec un restaurant bistronomique, L’Un sans l’autre, tenu par Eva Kopping et Benoît Martin, et deux kiosques de restauration : Piapiama pour sa cuisine sudaméricaine et Broussailles Café. « Nous travaillons ensemble pour être complémentaires en termes d’offres et d’horaires », explique Typhaine, la gérante. « Nous voulons promouvoir les producteurs béarnais et du Sud- Ouest. Ce qui compte, c’est s’inscrire dans la dynamique du lieu par la gourmandise et la convivialité. »
Un espace formation de 105 m2 répond lui à une demande des acteurs du territoire. À une centaine de mètres, dans un ancien hangar de Laulhère, les organismes pourront aussi faire de la pratique. « Nous sommes un territoire qui connaît le plein emploi depuis 15 ans. Des entreprises locales connaissent des difficultés de recrutement. Avoir des salles performantes doit permettre de former des jeunes qui sont aussi en attente de ces structures à Oloron », développe le maire Bernard Uthurry. Par sa gouvernance et sa composition, la Friche se veut être le lieu du vivre ensemble.
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