Près de 65 % des 252 avocats du barreau de Pau sont des femmes ! Élue Bâtonnier par ses confrères, Me Isabelle Fitas accompagne une profession qui fait face à de nombreux enjeux.

Les avocats du barreau de Pau ne s’y sont pas trompés. Son professionnalisme ne fait pas débat. Ses valeurs non plus. Bienveillante, humaniste, emplie à la fois d’énergie et de patience… Me Isabelle Fitas porte la voix d’une profession en pleine mutation.

Rappelons que le Bâtonnier est ainsi dénommé car, historiquement, il portait lors de processions à caractère religieux le bâton prioral, parfois ornementé d’une représentation de Saint Yves, Saint Patron des avocats. « Dans les faits, le Bâtonnier est le représentant des Avocats de son Barreau qui s’assure du respect de la déontologie et de la discipline. En parallèle, il est un pilier du maillage territorial, avec un rôle grandissant dans la cité, qui développe les relations essentielles avec les différents acteurs locaux qu’ils soient du monde judiciaire, de la vie économique voire politique auprès des députés et sénateurs lorsqu’il s’agit de défendre les enjeux de la profession tels que les avocats en entreprise et la question de la confidentialité de consultations juridiques des juristes d’entreprise ».

252 avocats à Pau

Un besoin d’un représentant aux valeurs humanistes, car tout bouge chez les avocats ! « Notre barreau comprend 252 avocats, dont plus de 80 exercent en droit des affaires. L’effectif a énormément augmenté puisque nous étions 150 il y a 10 ans ! Il s’est aussi rajeuni et féminisé, avec près de 65 % de confrères femmes » souligne-t-elle. Le temps des voix fortes et autres effets de manche des ténors de l’époque, Jean-Henri Darmendrail ou Jean-Louis Domercq, ces anciens bâtonniers qui ont marqué la profession, est donc révolu.

« Les avocates doivent concilier leur exercice en profession libérale avec le rôle d’épouse ou de mère. Quant à la croissance de la population, elle s’explique par le nombre en hausse d’affaires à traiter, tandis que notre profession n’est pas soumise à un numerus clausus. Toutefois, nous constatons des disparités entre les cabinets et le revenu médian des avocats. Chose qui n’existait pas avant, certains interrompent même leur carrière et se réorientent ».

« L’effectif a énormément augmenté puisque nous étions 150 il y a 10 ans ! Il s’est aussi rajeuni et féminisé, avec près de 65 % de confrères femmes. »

Des lois qui changent

Malgré cela, le barreau reste l’un des plus dynamiques de la Cour d’Appel de Pau, qui rayonne de Bayonne à Tarbes, en passant par Dax et Mont-de-Marsan. « Les orientations sont diverses. L’évolution des mentalités et du monde économique fait que nous sommes obligés d’accompagner sur tous les registres de la vie quotidienne, que ce soit sur le pénal, le droit des familles, le droit des sociétés, celui des affaires ».

Côté plaidoirie, les cartes sont souvent rebattues. Car les lois changent en permanence. « Le bon avocat est celui qui maîtrise les outils juridiques et sait capter l’attention des magistrats. La vérité des textes légaux d’il y a 5 ans n’est plus celle d’aujourd’hui. Les avocats ont même l’obligation de se former chaque année ! Le législateur nous a aussi permis de nous rapprocher de professions connexes, tels que les notaires ou experts-comptables. Terminé aussi le petit cabinet individuel, la tendance est au partage de moyens. Il est de plus en plus rare que les confrères travaillent de façon individuelle ».

Médiation préférée

Dura lex, sed lex. Avec, au-delà de la plaidoirie, un rôle de conseil de plus en plus dévolu à l’avocat. « L’accent est mis par les pouvoirs publics sur le travail en amont comme la médiation conventionnelle ou la procédure participative. Avant d’envisager d’aller en justice, la politique de l’amiable est destinée à désencombrer les juridictions. Exit l’avocat avec d’énormes dossiers qui vous accompagne pendant des années. Nous avons désormais des possibilités de rencontres, des négociations pour trouver une solution. Par exemple, pour les acteurs économiques, l’objectif est de trouver les bases de l’accord, a contrario d’une décision de justice qui donnera souvent satisfaction à l’une ou l’autre des parties, rarement aux deux ».

Ordre des Avocats de Pau
3 bis rue Gassiot, Pau
avocats-pau.fr