pixel

Valérie Coulato, Directrice de Speichim Processing à Mourenx
Speichim recycle à l’infini

À Mourenx, Speichim Processing recycle par distillation 10 000 tonnes annuelles de solvants utilisés entre autres par les industries chimiques du bassin de Lacq. Sous la direction de Valérie Coulato, les équipes optimisent constamment ses process pour être à la pointe de la décarbonation.

C’est un mot et un objectif sur toutes les lèvres des professionnels de l’industrie : la décarbonation. Quelques acteurs n’ont pas attendu les dernières années pour s’attaquer au problème, comme Speichim Processing. Filiale du groupe Séché Environnement, l’entreprise, basée depuis 1985 sur la plateforme Chempole de Mourenx, est un expert dans la régénération et la purification des solvants et des produits chimiques par distillation.

« Les mélanges de produits solvantés peuvent arriver chez nous en tant que déchet ou en tant que produit. Ensuite, nous les traitons pour refaire des solvants purifiés. Ils seront alors réintégrés dans les synthèses chimiques de nos clients. Notre savoir-faire s’inscrit parfaitement dans un processus de valorisation de la matière, au coeur d’une économie circulaire. D’un déchet, on en fait un produit », explique Valérie Coulato, directrice du site.

Un partenaire pour les entreprises du bassin

L’entreprise précurseure traite 10 000 tonnes chaque année en moyenne pour une vingtaine d’entreprises du bassin de Lacq et autour de Bordeaux. Pour ce faire, elle utilise le procédé de la distillation. « Elle permet de séparer des substances contenues dans des mélanges, notamment un solvant à récupérer de ses impuretés. Grâce à nos six colonnes, les différentes substances sont séparées en fonction de leur température d’ébullition. Les produits finis obtenus sont ainsi purifiés avec une pureté supérieure à 99,5% », décrit l’ingénieure en génie chimique.

Le négoce, activité complémentaire Malgré les bons taux de pureté obtenus, certains clients notamment dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, où les normes qualité sont très exigeantes, ne souhaitent pas utiliser des solvants régénérés.

Speichim Processing endosse alors le costume de négoce de solvants. « Nous rachetons les solvants aux industriels, nous les régénérons pour les revendre sur le marché. Notre service commercial, situé à Saint- Vulbas au siège social de notre entreprise, prospecte un large éventail de clients dans les secteurs de la chimie fine, de la cosmétique, de l’automobile, etc. »

– 16,7 % d’émissions de gaz en 3 ans

Valérie Coulato et ses 25 collaborateurs, tout en accompagnant leurs clients dans la décarbonation, s’engagent activement à optimiser la consommation d’énergie liée à la distillation. Ils sont constamment à la recherche de solutions innovantes pour améliorer leurs processus et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

« Nous valorisons désormais l’énergie fatale, qui était auparavant inutilisée, pour préchauffer nos installations. L’ensemble des effluents sont récupérés et traités par incinération pour produire de la vapeur qui est à son tour réinjectée dans le réseau pour être à nouveau utilisée par les industriels de la plateforme », explique Valérie Coulato, illustrant ainsi leurs efforts concrets pour une gestion plus durable.

Cette politique porte ses fruits : de 2020 à 2023, Speichim Processing a réduit ses émissions de GES induits de 16,7 %. Elle ambitionne une baisse de 25 % d’ici 2030. L’entreprise a également investi 1,5 million d’euros dans une unité cryogénique afin de poursuivre l’amélioration de la gestion des rejets atmosphériques.

Se rapprocher d’une pleine capacité

« Nous sommes vraiment engagés sur l’excellence environnementale, ADN du groupe Séché Environnement. Et l’énergie est une des composantes importantes. C’est pourquoi il est très important que nous et nos parties prenantes poursuivent les efforts pour tendre vers une énergie plus verte », appuie-t-elle, tout en notifiant qu’aucun incident de travail n’est à signaler depuis plus d’une décennie sur le site au coeur d’une zone Seveso.

Speichim Processing souhaite maintenant améliorer le taux d’occupation de ses colonnes et est disposé à traiter des mélanges de plus en plus complexes, sortes de « moutons à cinq pattes ». Même si la capacité maximale de 18 500 tonnes est encore un peu lointaine, on pourrait vite s’en rapprocher.

« De plus en plus, les industries de la chimie se lancent dans les boucles vertueuses de l’économie circulaire. Des sociétés locales se sont rapprochées de nous pour valoriser leurs solvants ».
La décarbonation est en marche.

Partager :

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Actualités

Quand le lin des Pyrénées est cultivé pour agrémenter les plats

Depuis 2021, le trio Christelle Bonnemason- Carrère, Régis Cassaroumé et Jean-Marc Pécassou s’efforce de relancer la culture du lin oléagineux dans le Béarn. L’entreprise travaille avec une vingtaine d’agriculteurs. Nous connaissons les propriétés du lin dans le...

À Uzos, Martech repris par un duo d’Oloronais

Si les locaux de Martech, spécialisée dans l'agencement et la menuiserie, n'ont pas changé et que les 9 salariés sont restés en place, la direction a changé depuis fin septembre. L'Oloronais Nicolas Larrouy, déjà gérant des sociétés Bâtiland et Bâticonfort...

Lionel Osmin entre dans la distillerie basque Sugaar

Lionel Osmin est animé par les projets : le négociant en vins, accompagné de son compère et ancien rugbyman Imanol Harinordoquy avec qui il a créé les Passeurs de Vins en 2015 et Fabrice Dubosc, est devenu co-propriétaire de la distillerie artisanale Sugaar à Guiche....

Publier
une annonce

S’abonner

Hebdomadaire habilité à publier les annonces légales pour le Département des Pyrénées-Atlantiques, le Béarn et le Pays Basque.

  Du lundi au vendredi :
9h-12h30 / 13h30-17h30

10 rue de Foix – 64000 PAU

  [email protected]

  05 59 27 37 03