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Sylvain Thirant, Président de la société Thirant à Lons
L’art du carreau

Le carreau chez les Thirant, c’est une histoire de famille. Le père Francis, qui a fondé la société en 1985, en a fait une référence, notamment dans le carrelage agroalimentaire. Le fils Sylvain, qui lui a succédé, a diversifié l’activité avec les sols souples et les chapes fluides. Tout en voulant mettre un coup de pied aux stéréotypes sur les métiers du BTP

Quand on franchit la porte de l’entreprise Thirant à Lons, une décoration épurée et design se découvre. Sylvain, le directeur, sort souriant de son bureau, baskets aux pieds et veste de costume. Bien loin de l’image véhiculée, notamment dans le cinéma, de la camionnette sale, du hangar poussiéreux et des tenues perlées de tâches de peinture.

« L’image de marque est hyper importante », clame-t- il. « Pour se rendre sur un chantier, il vaut mieux une voiture propre et équipée que la vieille 4L, pourrie avec les sièges rabattus et les feux qui ne clignotent pas. Il faut changer les codes, être moteur de cette évolution. C’est dur quand le logiciel est ancré depuis des décennies. »

L’arrivée des sols souples

Le quadragénaire, qui a succédé à son père Francis en 2009 – puis acquis la société en 2011 -, a toujours voulu prendre la suite en mettant sa patte. Il a pu s’appuyer sur des bases solides construites par son père. Dès 1985, Francis en a fait une référence dans le carrelage agro-alimentaire, notamment chez Miels Michaud ou à Fromagerie des Chaumes. Avant de basculer vers les marchés publics et les gros chantiers.

Même s’il est un amoureux pur du carreau, qui représente la majorité de son activité, Sylvain a senti la nécessité de la diversifier, en allant vers les sols souples (moquette, parquets…). Matérialisée par le rachat d’ARS en 2021. « Je développe mes projets avec les gens que je rencontre et non l’inverse. Là, j’avais rencontré Stéphane, dirigeant d’ARS. Je l’ai repris et j’en ai fait un de mes bras droit ». Sur les 31 personnes qui composent les équipes, 5 sont dédiées aux sols souples.

Baisser la part des gros chantiers

Moquette, parquet… et clientèle de particuliers. Sylvain Thirant veut s’y muer en acteur fort. Presque un virage à 180° sur un marché qui gagne en importance depuis le Covid. Une envie commune du chef d’entreprise et des équipes alors que la société réalisait 80 % de son chiffre sur des gros chantiers.

« C’était marrant parce que les gars me l’ont aussi demandé. Ils aimeraient faire une maison, des travaux uniques plutôt qu’un immeuble », se souvient Sylvain qui a adopté une démarche beaucoup plus collaborative, née d’une prise de conscience et de ses échanges réguliers avec les membres du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD). « L’idée est vraiment d’augmenter cette part de 30 % à 60 % d’ici 2026. » Le rachat, en mars dernier, de la société biarrote Pontac, spécialisée dans la plâtrerie peinture, s’inscrit là-dedans.

Un homme de convictions

Au-delà d’avoir une vision claire pour sa société, Sylvain Thirant est très investi à la Fédération départementale du BTP. Il est président de BTP Insertion, structure qui permet aux personnes éloignées de l’emploi d’être mis en relation avec des entreprises du secteur par le biais de l’intérim. Un poste qui lui a permis de lui ouvrir les yeux sur le rôle plus global d’entrepreneur. « Il ne résume pas à driver des équipes et gagner de l’argent. Nous avons une vraie responsabilité sociale et locale. Qui d’autre a la possibilité le pouvoir de prendre d’aider des gens qui n’ont rien, de leur donner un boulot et de les former ? », s’interroge-t-il.

La formation… et la qualification ! L’homme défend ardemment les compétences des artisans du BTP. « Il faut qu’on réussisse à faire reconnaître la vraie valeur de la main-d’oeuvre. Beaucoup hésitent à bien rémunérer un maçon, alors qu’ils n’hésitent pas à payer 85 euros de l’heure chez le garagiste. »

La 2D : digitalisation et déchets

Homme d’action, Sylvain Thirant aime balayer les préétablis et amener une image plus moderne du BTP. Au sein de sa société, il met en place un nouveau cycle de 5 ans, sorte de quinquennat à sa sauce, où il veut continuer de travailler « sur son entreprise et pas dans son entreprise pour comprendre les besoins, les envies de ses équipes ». Avec deux mots-clés : la digitalisation et la gestion des déchets.

Sans tout dévoiler, le dirigeant imagine une application où les clients pourraient prendre rendez-vous au siège social ou réserver des créneaux pour deviser les chantiers en deux clics, comme chez le coiffeur ou dans le domaine médical. « On se fait tous livrer à domicile. Le digital, qui fait partie de nos vies, permettrait d’avoir plus de connexions avec la clientèle. Le BTP est un peu en retard dans ce domaine. Il faut qu’on puisse faire différemment. »

En ce qui concerne la gestion des déchets, la société est plus avancée. Le tri déjà effectué, elle est en train de nouer un partenariat avec une grosse entreprise de colle pour le recyclage des sacs vides et des cartouches. Derrière ces actions, la volonté de garder la compétence en son sein, scindant avec une époque ancienne où les entreprises du BTP l’ont déléguée. « Si on ne s’empare du sujet, d’autres vont le faire. Si la compétence déchets est en dehors du BTP, nous devrons payer plus tard. Aujourd’hui, on paye des gens pour assurer la sécurité sur les chantiers parce qu’on n’a pas été capable de le faire », constate-t-il. L’expérimentation du partenariat devrait avoir lieu avant l’été. Sans être pressé, Sylvain Thirant est prêt à imaginer le BTP de demain.

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