Face à des effectifs féminins en stagnation depuis plus de 10 ans dans le secteur, l’Union de l’Industrie et des Métiers de la Métallurgie (UIMM) Adour Atlantique a lancé une nouvelle campagne pour attirer les talents.
Dans son plan stratégique 2022-2027, l’UIMM a érigé la féminisation de ses effectifs comme une nécessité. Aujourd’hui, moins de 30 % des équipes dans le secteur industriel sont des femmes. Un chiffre en stagnation depuis une décennie et qui chute à 22,6 % dans la métallurgie. « Nous devons avoir l’ambition collective d’attirer des talents féminins. Nous voulons augmenter de 10 points leur part d’ici 2033 », affirme Didier Lacassagne, président de l’UIMM Adour Atlantique.
Le lancement de la campagne nationale Tu as ta place, qui se traduit localement par la présentation vidéo de sept femmes mises en lumière pour leurs parcours, va dans ce sens. Parmi elles, Marine Brunet, ingénieur chez GDTech. Entrée dans l’industrie après ses études, elle souligne le manque de candidates. « Dans l’entreprise où je suis salariée, on a dû repousser des embauches pour pouvoir accueillir deux femmes. »
Un travail d’éducation
Pourtant, les acteurs de l’industrie s’accordent sur un manque de personnel. « Nos professions demandent du talent et du savoir-faire », se défend Mickaël Debergue, directeur des Établissements Cazenave à Serres-Castet dont quatre femmes travaillent dans les ateliers de l’entreprise sur une quarantaine de personnes.
D’une seule voix, Didier Lacassagne et Gaëlle Girardi, de l’UIMM, avancent l’idée de ne pas s’arrêter simplement à la sensibilisation. Le développement de partenariats avec des institutions et l’organisation d’événements sont des leviers déjà activés. « Parents, professeurs, dirigeants, nous avons tous un rôle à jour pour faire évoluer les mentalités. Il faut envisager l’industrie comme une voie ambitieuse. »
La mixité, gagnante pour tous
Même si le chemin est encore long et que la force de caractère est réelle pour être une femme dans l’industrie, quelques prémices positives se font ressentir. Cami Aéro, l’école de formation de Safran Helicopter Engines, enregistre 36 % de femmes, au-dessus de l’objectif de 32 %. Des associations comme Elles bougent réalisent également un travail sur le terrain.
Car la mixité dans les équipes industrielles, et plus globalement professionnelles, recèle de véritables qualités. « Le fait d’avoir des effectifs mixtes amène de la bienveillance, du dialogue et une complémentarité qui améliore la prise de décision. En découlent une meilleure attractivité et une rétention des talents », développe Romain Mantier, directeur de l’Alepfa Ateliers 64, entreprise adaptée qui accueille 60 % de public féminin.
La féminisation des effectifs dans l’industrie a un terreau pour s’exprimer. Tous les professionnels y croient. Soraya Ballion, qui a pris la direction de Mécaprécis 64 en 2008 après une carrière de consultante, appelle à l’audace. « Il faut avoir le cran de se positionner. Hormis un refus qui peut être formateur, les candidates ne risquent rien. L’audace va pemettre beaucoup de choses. Tu as ta place et tu peux la prendre ! »
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