L’événement est novateur et fera date. L’Université de Pau et des Pays de l’Adour et le groupe Arverne organisent, ce jeudi 3 octobre à 18h, des rencontres autour des énergies renouvelables et de l’enjeu de l’adhésion sociale.
Géothermie, hydrogène… tout le monde est d’accord, il faut agir sur le sujet du réchauffement climatique ; les énergies renouvelables vont dans le bon sens. Mais quand l’heure de la mise en route des projets industriels arrive en sous-sol, la crispation avec les acteurs du territoire peut rapidement être au rendez-vous. L’objectif de l’adhésion sociale ? Éclairer les débats en amont pour que la vérité scientifique serve de préalable à tout échange entre les acteurs du territoire.
Certes, viser une adhésion à 100 % est illusoire. Mais expliquer, co-construire et embarquer les interlocuteurs politiques, institutionnels et individuels dans un projet commun devient l’objectif. L’adhésion sociale autour des projets liés aux énergies renouvelables est ainsi devenue un enjeu majeur qu’ont décidé de mettre en exergue l’UPPA et Arverne.
« On a souvent oublié que les projets doivent être pris dans leur globalité. Le rôle des sciences sociales est fondamental. L’enjeu de ces nouvelles méthodes est d’éclairer, mais pas forcément de rendre acceptable. Il y a toujours des avantages et des inconvénients dans ce genre de projets, mais l’essentiel est que la vérité scientifique l’emporte. D’où l’enjeu d’intervenir en amont, avant la crispation », explique Laurent Bordes, président de l’UPPA, tout en rappelant « qu’aucun projet qui touche au sous-sol ne peut être fait sans l’adhésion du territoire ».
Et Pierre Brossollet, Président directeur général d’Arverne, groupe palois spécialiste de la production d’énergies renouvelables du soussol dont la géothermie et du lithium, d’abonder dans le même sens. « Il n’y a pas de bon ou de mauvais projet. L’objectif est de proposer une méthode à toutes les parties pour faire le bon choix à la fin. Il faut des débats et ne pas imposer les choses, éclairer sur la vérité. L’avenir énergétique du pays passe par ce type d’approche. Arverne, entreprise à mission, revendique cette démarche. On n’a plus le choix, il faut faire autre chose que le 100 % Oil&Gas dans le monde. Il faut pousser le débat. »
Des chercheurs de l’UPPA aux côtés des ingénieurs de chez Arverne, le tandem pourrait surprendre. « L’ADN du chercheur universitaire est d’avoir une approche pluridisciplinaire. C’est récent, ça s’est construit avec le laboratoire Transition énergétique et environnementale (TREE). En 2015, nous étions parmi les premiers en France à introduire la thématique transition. Ce sujet a pris une dimension considérable. Il faut faire quelque chose contre le changement climatique. Cet événement nourrit la façon dont l’UPPA forme les cadres de demain, tout en veillant à ce que les chercheurs conservent leur liberté. À l’UPPA, nous avons une culture très forte de l’interaction avec le monde de l’entreprise et de l’industrie. Notre ligne directrice est de démontrer que le débat est ouvert, avec même la participation de contradicteurs », explique Laurent Bordes.
Ce jeudi 3 octobre, dans l’enceinte de l’UPPA, ces rencontres donneront donc la parole aux différents acteurs, des grands témoins à ceux qui arbitrent, jusqu’à ceux qui doutent. Xavier Arnauld de Sartre, directeur du laboratoire TREE, assurera l’animation avec des intervenants de qualité : Benjamin Gallezot (Délégué interministériel aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques), Audrey Le-Bars (Territoire d’Industrie), Henri Pepin (Sepanso), Nicolas Richard (France Nature Environnement), Paul Carite (Crédit Agricole Pyrénées Gascogne) font partie de la liste.
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